vendredi 27 décembre 2013

Gris/Grau/Grey.

Visage, Fade to Grey, 1982.

Bronski Beat, Smalltown Boy, 1984.

DAF, Der Mussolini, 1981.

Koudlam, Wave of Mutilation, 2009.


Santigold, Disparate Youth, 2013.


The Human League, Life Kills, 1980.

 
Les Surfs, T'en Vas Pas Comme Ça, 1963.

Grauzone, Eisbär, 1981.

Elvis Presley, Are You Lonesome To-Night?, 1960.

Johnny Cash, Personal Jesus, 2002. 


ASMZ, 13 Angels Standing Guard 'Round the Side of your Bed, 2000.

Reach out and touch faith.

vendredi 20 décembre 2013

Gens Ordinaires.

Klaus Kinski, Jesus Christus Erlöser, 1971.

Klaus Kinski, Jesus Christus Erlöser, 1971.

Klaus Kinski, Jesus Christus Erlöser, 1971.

Klaus Kinski, Jesus Christus Erlöser, 1971.

Les débats sur l'éducation ressemblent aux débats sur la famille, qui est un thème étroitement apparenté. La droite parle de faillite et de crise, la gauche de pluralisme et de diversité. La droite ne propose pas d'explication convaincante du problème, et encore moins de solution convaincante, mais elle a au moins le mérite de reconnaître que le problème existe : la fréquence des divorces ; l'augmentation des familles mono-parentales où la mère est seule ; l'instabilité des rapports entre individus ; les effets dévastateurs de cette instabilité sur les enfants. Pour la gauche, il s'agit là des signes salutaires d'un changement, de l'abandon de la famille nucléaire dominée par les pères au profit d'une structure familiale pluraliste dans laquelle les gens pourront choisir dans une large gamme de configurations de vie. Que l'une de ces configurations soit socialement avalisée semble non moins critiquable pour des progressistes qu'une culture commune ou un programme scolaire commun. Ils soutiennent que le passage de l'uniformité au pluralisme engendrera peut-être de la confusion mais que cette confusion est un faible prix à payer pour la liberté de choix.

Pour ceux qui sont incapables d'adopter une vision aussi optimiste des choses, ces arguments ne font que déguiser l'effondrement de la famille sous l'étiquette du progrès. De leur point de vue, la même objection vaut contre ceux qui soutiennent les tendances récentes dans l'enseignement des humanités pour le motif que "ce sont précisément les choses qui sont identifiées aujourd'hui comme des échecs dans les humanités qui signalent en réalité des transformations vivifiantes" (1).

Il est facile de montrer que la perception d'une crise culturelle par les conservateurs, qu'elle leur soient inspirée par la condition de la famille ou par l'état de l'enseignement supérieur, est souvent exagérée ou mal informée. La thèse selon laquelle le marxisme en est arrivé à dominer la vie universitaire ne saurait résister même à l'examen le plus superficiel. Si le marxisme n'est plus automatiquement suspect, c'est parce qu'il ne constitue plus la source principale des idées radicales. Comme l'observe Martin Jay, le marxisme a "tacitement cédé sa prétention à posséder un statut dominant dans le discours radical". Mais cela ne règle pas la question de savoir si c'est oui ou non "le discours radical" qui donne le ton de la vie universitaire, du moins dans les humanités. Jay relève lui-même que l'on "invoque à présent certaines discussions académiques avec une infaillibilité accablante" la "nouvelle formule magique "race-sexe-classe"". Si tel est le cas, il nous faut prêter attention à ce que disent les critiques conservateurs sur cette nouvelle forme de "discours radical". Et nous ne pouvons pas ignorer non plus ceux qui attaquent ce pseudo-radicalisme depuis une position de gauche. Avec ce que l'on pourrait appeler une infaillibilité accablante, Jay rejette dédaigneusement les critiques formulées par Jacoby contre le gauchisme universitaire dans son livre The Last Intellectuals, n'y voyant qu'une "lamentation nostaligique" sur le déclin des "intellectuels soi-disant universels, capables de parler à toute la société et au nom de toute la société". Savoir si la critique sociale demande vraiment un tel postulat d'universalité est une question importante, et j'y reviendrai dans un moment, mais la question que Jay laisse sans réponse dans son rejet désinvolte des arguments de Jacoby est la suivante : une critique sociale d'aucune sorte peut-elle se développer quand le "discours radical" de plus en plus en faveur dans les humanités est si peu en contact avec le monde extérieur à l'université ?

Roger Kimball ne s'intéresse pas particulièrement au sort de la critique sociale, mais son pamphlet contre le gauchisme universitaire, Tenured Radicals : How Politics Has Corrupted Higher Education, peut se lire avec grand profit si on s'y intéresse. Kimball est rédacteur en chef de la revue de Hilton Kramer, New Criterion, qui est à présent l'un des derniers bastions du modernisme et de la culture reconnue. Ce qui en soit suffit pour le discréditer aux yeux de ceux qui lisent principalement des publications telles que Yale French Studies, New German Critique, Critical Inquiry, Social Text et October. En ce temps du "post-moderne", du "post-humanisme", du "post-structural" et du "post-contemporain", la défense par New Criterion du modernisme littéraire - combat qui autrefois était en grande partie laissée à des intellectuels d'avant-garde identifiés à la gauche - place cette revue sans équivoque dans le camp réactionnaire. Mais quiconque lit le livre de Kimball avec un esprit ouvert reconnaîtra que bon nombre de ses observations sont exactes. En traduisant en bon anglais le "verbiage surchargé" de la déconstruction, il dégonfle ses prétentions et montre "à quel point" il "peut s'imposer à la crédulité du lecteur sans faire de concessions au sens commun". Par exemple, il montre comment Michael Fried peut torturer le tableu de Courbet La Curée pour en faire une représentation métaphorique de la castration, de la violence infligée par l'artiste à la nature; comment certains théoriciens de l'architecture "peuvent faire comme si le vrai sens de l'architecture était d'"interroger la forme", de subvertir "la logique du mur", etc., et non de construire des édifices adaptés, commodes et peut-être même beaux"; et comment les apologistes de Paul de Man, confrontés à ses articles pro-nazis du temps de guerre, peuvent réduire tout la controverse autour de de Man à un débat sur le langage.

Kimball dénonce le carriérisme qui sous-tend toute cette "intellectualisation frivole" sur l'indétermination du langage et le statut problématique de la vérité et du sujet. Apparemment indifférents au monde pratique et ordinaire tant ils tiennent à ce que le langage, l'art et même l'architecture ne renvoient qu'à eux-mêmes, ces nouveaux humanistes redeviennent très terre-à-terre quand il s'agit de leur propre progression sur l'échelle académique. Les études littéraires sont devenues auto-réferentielles dans un sens dont se gardent bien de parler ceux qui insistent sur la dimension inéluctablement auto-référentielle du langage : leur fonction principale est de constituer des réputations universitaires, de remplir les pages des publications savantes et de soutenir l'entreprise des études littéraires. Le mépris pour le grand public, présent de façon si peu ambigüe dans le travail des nouveaux théoriciens littéraires reflète la conviction, dénuée de tout fondement, de leur supériorité intellectuelle mais reflète également le fait qu'ils savent bien que nul ne décroche un poste de professeur en écrivant pour le grand public.

Puisque la nouvelle intelligentsia humaniste en place prétend combattre toutes les forces établies, pour se ranger aux côtés des minorités opprimées exclues du "canon" universitaire, il est important de bien voir la condescendance avec laquelle elle considère non seulement le public extérieur à l'université, mais aussi les minorités au nom desquelles elle feint de parler. Comme le soutient Kimball, l'affirmation que la littérature produite par des auteurs "hommes, blancs, occidentaux, avant 1900" - ce qui est à présent une formule de reproche standard - est inaccessible aux femmes, aux noirs et aux hispaniques fait preuve de peu de respect pour l'intelligence de ces groupes ou pour leurs pouvoirs d'identification par l'imagination. Ce type de pensée "sous-entend que les plus hauts chefs-d’œuvre de la civilisation sont mystérieusement tabous ou inaccessibles pour certains groupes", pour citer Kimball. La "rhétorique émancipatrice" de l'université s'avère donc "profondément exclusionnaire - on pourrait même dire raciste et sexiste" dans les postulats qui la sous-tendent. Il apparaît que les gens ordinaires - spécifiquement s'ils appartiennent au mauvais groupe ethnique ou à la mauvaise race - ne savent pas lire les classiques avec la moindre compréhension, si tant est qu'ils sachent lire quoi que ce soit. Il faut donc reconcevoir le contenu des programmes en mettant l'accent sur le cinéma, la photographie et des livres qui ne présentent pas des exigences particulières pour le lecteur - le tout au nom de la démocratisation de la culture.

Christopher Lasch, Le Pseudo-Radicalisme Universitaire in La Révolte des Élites et la Trahison de la Démocratie, Édition Flammarion, collection Champs, 2007 (1995), p.185-189.

Notes

1. Ces propos rassurants se trouvent dans un rapport daté de 1989, Speaking for the Humanities, publié par l'American Council of Learned Societies, sous la direction de George Levine, et rédigé conjointement par Peter Brooks, Jonathan Culler, Marjorie Garber, E. Ann Kaplan et Catharine R. Stimpson. Un certain nombre d'autres spécialistes y figurent comme "adhérant à la position défendue par le rapport" - citons Jules Chametzsky, Murray Krieger, Dominique LaCapra, Richard L. McCormick, Hillis Miller et Richard Vann, qui sont tous des phares dans leurs disciplines respectives.

Là où les critiques des humanités voient confusion et désordre, ces auteurs voient une "fermentation intellectuelle", un débat en profondeur et de l'innovation hardie. Rien ne vient ébranler leur optimisme décidé, ni le déclin des effectifs, ni l'excès de spécialisation, ni le jargon incompréhensible ni la subordination de l'enseignement à la recherche. Ils pensent que "l'activité trans-disciplinaire" fournira un correctif de spécialisation. La baisse des effectifs reflète "des pressions économiques" et non pas "un échec intellectuel et pédagogique". Le jargon est certes un problème mais c'est un constat sur lequel il y a généralement accord - "en tout cas chez les auteurs du présent rapport". L'enseignement et la recherche se complètent, etc. Ces auteurs ne disent mot de la plus importante de toutes les critiques dirigées contre l'enseignement littéraire : les étudiants sortent du premier cycle universitaire avec leur diplôme dans un état de profonde ignorance du monde. La possibilité qu'il puisse y avoir une bonne part de vérité dans cette critique ne semble pas les avoir effleurés. Peut-être cela ne les gêne-t-il pas.

vendredi 13 décembre 2013

Prospective Ontology.

Arie Rip, Fig.1. Time-line of actor-networks (AN) and actor-worlds (AW), 2009.

Engineers add to the furniture of the world, and thus shift its ontology - if we use the term "ontology" in a simplistic way (Rip, 2000 : 8). This "adding" is not a simple, linear activity of first making something, and making it available, which is then added to the world. There is a storng prospective element. Artefacts start as technological options, a promise of functionalities, in other words "hopeful monstrosities" (Mokyr, 1990 ; Stoelhorst, 1997). This is visible, sometimes literally, in the prototypes : these embody a prospective. When they are developed further, introduced and taken up on location, they remain unfinished. Technologies are configurations that work (Rip & Kemp, 1998), but always precariously. In a sense, in their practices technologies are unruly (Wynne, 1988).

Scenarios, embedded in the configurations, are an integral part of their working, including the prospect of a world in which they can function optimally, at first as a "fictive script" (De Laat, 1996 ; 2000). A key element of such a script is that the promises of a technological configuration can be realised only by changing the world so that it can accomodate the new technological options. Artifical fertilisers were effective only if the land they were applied to was reshaped so as to resemble the test plots, i.e., the circumstances under which they had been tried out. Atomic energy required a reorganisation of liabilities (insurance companies did not want to carry all the risk) and extensive safety measures.

In general, the configuration constucted by engineers promise functionalities, but it takes time and effort to realize them (precarioulsy). Also because the world has to adapt to their "fictive script", and need not accommodate fully. In other words, they are always prospective configurations (cf. Van Lente & Rip, 1998 on prospective structures to be filled in by agency), and remain so because they are never finished.

Why use the term "ontology"? The notion of ontology as "furniture of the world" is not very sophisticated philosophically, but it serves to introduce the topic of my article (1). It can be read as similar to the pre-Socratic idea of the "stuff" of the world, with the additional connotation that the shapes of the "stuff" will evolve. This "stuff" of the world has a prospective element, not because there are promises and "fictive scripts" being made, but because the future is already there, prefigured in the present and evolving configuration (2).

The idea of prospective ontology actually implies a general ontological point, even if I will develop it mostly in terms of technology. This general point derives from my work in actor-network theory, even if it does not depend on the details of this theory. In Callon et al. (1986) a distinction was made between existing and evolving actor-networks, i.e. assemblages of circulating "intermediaries" which add up to actors (human and non-human) but which can be decomposed again into the networks out of which they are built, and actor-worlds, the projections of future worlds, like "fictive scripts" (De Laat, 1995 ; 2000). At any one moment, the evolving "stuff" of the world is a patchwork of actor-networks. The evolution is shaped by the actor-worlds contained in them and sometimes articulated, and the responses to them in terms of circulating "intermediaries". 

At the time, we experimented with representations as in Figure 1, a timeline of actor-networks and actor-worlds.

Such a representation can be read as how strategy and planning are commonly visualized : anticipation and then feedback into action. The point, however, is that anticipations and networks are an evolving whole, changing actor-networks are de facto enactment of overlapping and contrasting actor-worlds. Still keeping close to the strategy and governance literature, I have taken this up as "anticipation-in-action" (Rip, 2006). For ontology, it implies a monistic view: the future is part of the ontology, not separate as just human projection (3). This can be brought out by emphasizing that expectations are embodied, and conversely, that the material has a narrative character (sections 2 and 3) (4).

Arie Rip, Technology as a Prospective Ontology in Synthese, vol. 168, issue 3, 2009, p.405-408.

Notes

1. The concept of "ontology" as used in information science specifies the units or elements that will make up the software world, often with the additional requirement that these units resemble the units in the real world that is to be modelled in the software. In contrast, the notion of ontology I am using here is open-ended: it need not and cannot be fully specified, its "units" will be discovered and articulated in practices. The debate on the reduction of a chemical ontology to a physics ontology or its autonomy sits in between, because it can be limited to the epistemological status of entities like molecules, as perhaps just a specification of the kind of "software" that the discipline of chemistry will use (cf. Lombardi and Labarca, 2005). Such usages of the term "ontology" are widespread. Nersessian (2006: 131) discusses the "ontology" of artefacts in a lab as its furniture, with devices, instruments and equipment. Van de Ven and Poole (2005) disucss alternative "ontological views of organizations as things and organizing as processes" (p.1377), and quote Tsoukas (2005) on two versions of the social world: "one, a world of processes in which things are reifications of processes" (p.1379). They do refer, following Reschear (1996), to a philosophical tradition of process ontologies, including Whitehead's notion of ongoing activities "prehending" what goes on in their environement (p.1378). Later, they take this up again as "temporal predispositions" (p.1391), similar to what I call embedded anticipation.
2. Cf. Dupuy and Grinbaum (2006) at p.312, about the "common but mistaken conception of the future as unreal".
3. The monims is a monism of process ontologies, e.g. Whitehead (1929) on the actual world as process, and the process is a becoming of actual entities (see) and in another vein Bergson (1911) - on the flow of the real -, and his contemporary successor Deleuze (as Wood 2002, p.157 phrases it). While both Whitehead and Bergson experience a revival (cf. Barry (2001, pp.154-155), and Callon (1999)), I want to avoid their reliance on creativity, and the idea (mainly in Whitehead) that "experience" pervades everything. Instead, I emphasize the prospective, and take technology (and landscape) as my entrance point rather than the living. In this paper, my intellectual strategy is to start (also in later sections) with commonsensical discussions of technology - and simplistic ideas of ontology - and then address further and deeper questions.
4. Conversely, narratives are material, even when they are take up as just a story. They are voiced on location, or embodied/embedded in ink on pages of text which are lay-outed, bound in a book or some other concrete package.

References

Barry, Andrew (2001), Political Machines. Governing a Technological Society, London and New York: The Athlone Press.
Bergson, Henri (1911/1983), Creative Evolution (translation Arthur Mitchell), Lanham, MD: University Press of America.
Callon, Michel, John Law and Arie Rip (1986), Mapping the Dynamics of Science and Technology, Basingstoke and London: Macmillan.
Callon, Michel (1999), "Whose imposture? Physicists at war with the Third Person", Social Studies of Science, 29, pp. 261-286.
De Laat, Bas, Scripts for the Future. Technology foresight, strategic evaluation and socio-technical networks: the confrontation of script-based scenarios, PhD Thesis, University of Amsterdam, 18 December 1996.
De Laat, Bas, Future Scripts, in Nik Brown, Brian Rappert and Andrew Webster (eds.), Contested Futures. A Sociology of Prospective Techno-Science, Aldershot etc: Ashgate, 2000. 
Dupuy, Jean-Pierre, and Alexei Grinbaum (2006), "Living with Uncertainty: Toward the Ongoing Normative Assessment of Nanotechnology", in Schummer and Baird (eds.), Nanotechnology Challenges, pp. 287-314. 
Lombardi, Olimpia, and Martin Labarca (2005), "The Ontological Autonomy of the Chemical World", Foundations of Chemistry, 7, 125-148.
Mokyr, Joel: The Lever of Riches, Oxford University Press, New York, 1990.
Nersessian, N.J. (2006). The cognitive-cultural systems of the research laboratory. Organization Studies, 27(1), 125–145.  
Rip, Arie, and Rene Kemp, "Technological Change", in S. Rayner and E.L. Malone (eds.) Human Choice and Climate Change, Columbus, Ohio: Battelle Press, 1998, Volume 2, Ch. 6, pp. 327-399.
Rip, Arie, "There's no turn like the empirical turn", in Peter Kroes and Anthonie Meijers (eds.) The Empirical Turn in the Philosophy of Technology, Amsterdam etc.: JAI, an imprint of Elsevier Science, 2000, 3-17.
Rip, Arie (2006), A co-evolutionary approach to reflexive governance—and its ironies. In J.-P. Voß, D. Bauknecht & R. Kemp (Eds.), Reflexive governance for sustainable development (pp. 82–100). Cheltenham, UK: Edward Elgar. 
Stoelhorst, Jan-Willem, In Search of a Dynamic Theory of the Firm. An evolutionary perspective on competition under conditions of technological change, with an application to the semi-conductor industry. University of Twente, 03-12-1997.
Tsoukas, Haridimos (2005), Complex Knowledge: Studies in organizational epistemology, Oxford: Oxford University Press.
Van de Ven, Andrew H., and Marshall Scott Poole (2005), "Alternative Approaches for Studying Organizational Change", Organization Studies, 26(5), 1377-1404.
Van Lente, Harro, and Arie Rip, "Expectations in technological developments: An example of prospective structures to be filled in by agency", in C. Disco and B.J.R. van der Meulen (eds.), Getting New Technologies Together (Berlin: Walter de Gruyter, 1998), pp. 195-220.
Whitehead, Alfred North (1929), Process and Reality, London: Macmillan.
Wood, Martin (2002), "Mind the Gap? A Processual Reconsideration of Organizational Knowledge", Organization, 9(1), 151-171.
Wynne, Brian (1998, "Unruly Technology: Practical Rules, Impractical Discourses and Public Understanding", Social Studies of Science, 18, 147-167.

vendredi 6 décembre 2013

Speculative Everything.


Dunne & Raby, A/B, 2009 (see here

Speculative Everyting began as a list we created a few years ago called A/B, a sort of manifesto. In it, we juxtaposed design as it is usually understoof with the kind of design we found ourselves doing. B was not intended to replace A but simply add another dimension, something to compare it to and facilitate discussion. Ideally, C, D, E, and many others would follow.

Anthony Dunne & Fiona Raby, Preface in Speculative Everything, MIT Press, 2013, p.vi